Pétanque au féminin : Angélique Papon nous parle de son parcours
Si la Pétanque est à l’origine jouée dans un milieu essentiellement masculin, elle a su évoluer avec les siècles et toucher un public de plus en plus large. Les femmes ont maintenant toute leur place dans ce sport et ont su imposer leur jeu dans plusieurs championnats nationaux et internationaux.
La Gazette vous en refait un peu l’histoire…
La féminisation de la Pétanque
Les premiers championnats de France de Pétanque ont eu lieu en 1946 ; à cette époque réservés à la seule gente masculine, les femmes étaient surtout présentes pour l’image de l’évènement, l’encouragement de ces messieurs…
Et la récompense des perdants, puisque la Fanny était celle que l’on devait embrasser quand on n’avait pas marqué un seul point (d’où l’expression bien connue : « être Fanny »).
Ce n’est qu’en 1977 que le 1er championnat de France de Pétanque Féminin fut créé. Plusieurs doublettes se disputèrent alors le titre à Nevers et c’est celle de Madame Chanteduc et Mlle Innocenti, plusieurs fois vainqueure par la suite, qui l’emporta.
Les 1ers Championnats du Monde de Pétanque Masculins, inaugurés en 1959 à Spa en Belgique, n’ont trouvé leur équivalent féminin qu’en 1988 au Premier Championnat du Monde de Pétanque Féminin.
Si la Pétanque reste un sport très masculin (on comptait 2600 licenciés pour 440 licenciées il y a 2 ans seulement), il attire de plus en plus de vocations parmi les jeunes filles et on compte un nombre grandissant de réunions réservées aux femmes :
– le National Tête à Tête,
– l’International Triplettes,
– le National Doublettes,
– les Championnats du monde du Tir de précision : le 8e championnat du monde de tir de précision pour les femmes a eu lieu à Bangkok, Thaïlande en 2015
– le PPF Tour qui aura cette année lieu à Palavas Les Flots le 29/06/2017.
Il a depuis quelques années été décidé, pour intégrer les femmes dans les équipes, d’organiser des concours mixtes : des doublettes 1 homme / 1 femme, et des triplettes 2 hommes / 1 femme. Ce style de jeu permet d’intégrer une stratégie différente, adaptée aux différents physiques et mentalités.
Nous avons décidé d’interviewer une icône de la Pétanque féminine, Angélique Papon, connue entre autres pour ses performances aux Championnats du monde : 3 fois championne du monde de tir, 2 fois médaille d’argent par équipe et 2 fois médaille de bronze ; et aux Championnats de France où elle a décroché 17 titres.
Nous avons recueilli ses impressions en tant que femme reconnue dans un milieu encore très masculin.
Interview Angélique Colombet-Papon
1/ Angélique, pourriez-vous nous dire comment l’aventure a commencé pour vous ?
Je suis tombée dedans à 17 ans, lorsque j’ai été jouer dans un centre aéré avec ma soeur pas très loin de chez nous. Ce jeu m’a tout de suite plu et ça se voyait !
Quand les gens du club m’ont vue jouer, ils m’ont fortement encouragée à prendre ma licence… J’y ai ensuite passé beaucoup de temps, même si cela était avant tout un loisir pour moi.
2/ Les 1ers concours exclusivement féminins sont arrivés dans les années 70, maintenant vous jouez en équipes mixtes. Qu’en pensez-vous ?
J’aime beaucoup le jeu en équipe mixte, je trouve que c’est une excellente initiative : cela permet de faire jouer les femmes, beaucoup d’entre elles ne joueraient pas sans cela.
D’ailleurs de nombreuses femmes préfèrent jouer avec des hommes qu’avec d’autres femmes : elles ont souvent commencé à jouer avec leur mari, leurs amis, et restent leur partenaire à l’année ensuite. Ma doublette avec Florence Schopp est assez rare dans le milieu : nous avons joué ensemble plus de 18 ans parce que nos jeux fonctionnaient très bien ensemble, mais rares sont les doublettes qui durent aussi longtemps, chez les hommes comme chez les femmes.
3/ C’est donc aussi facile de jouer en équipe avec les hommes qu’avec les femmes pour vous ? Qu’est-ce qui change dans la mentalité ?
C’est facile pour moi oui, car je suis plutôt une tireuse, donc offensive. Mais cela nécessite un minimum de connaissances de mon partenaire car il faut beaucoup de complicité pour jouer avec quelqu’un.
Deux hommes en doublette auront plus tendance à jouer offensif, à aller à l’attaque, ce qu’il y a moins chez les femmes : nous devons donc nous adapter en mixte.
4/ Le mental est la principale difficulté quand vous jouez contre des hommes alors ? Le poste de la femme dans l’équipe est-il déduit en fonction de cette mentalité ?
Selon la forme des équipes, nous serons amenées à jouer plus offensif. Les jeux tendent de toutes façons chaque jour un peu plus dans ce sens, il y a de plus en plus de bons tireurs chez les jeunes donc des jeux plus offensifs.
Il n’y a pas de place attitrée aux femmes dans une équipe, l’équipe est montée selon les talents de chacun : les femmes jouent selon leur type de jeu et doivent s’adapter à leur équipe comme à leurs adversaires.
Le mental est donc en effet le plus important, plus encore que l’adresse ou la force : les hommes ne sont pas meilleurs, certaines parties se gagnent au mental !
Je trouve les femmes très bien accueillies à la Pétanque, les joueurs y sont habitués, même s’il y en aura toujours pour râler un peu…
5/ Nous avons cru comprendre que vous ne vous entraînez pas souvent pour maintenir votre niveau, serait-ce un don ?
Oui, c’est plutôt un don je pense. Je dois en effet me concentrer sur ma vie familiale, mes enfants, mon travail. J’arrive seulement à m’entraîner avant les grands tournois.
Mais je ressens physiquement le manque d’entraînement : je tire beaucoup avec les jambes quand je joue, et le manque d’entraînement et d’entretien physique se ressent. La précision doit se travailler aussi.
6/ Auriez-vous quelque chose à dire aux femmes qui souhaitent se mettre à la Pétanque ?
Oui : qu’elles n’hésitent surtout pas à y aller ! C’est un sport très prenant, très joli. Nous serons peut-être même représentés aux Jeux Olympiques en 2024, c’est un sport magnifique avant d’être un jeu. Que les femmes viennent, elles ne seront pas déçues.
7/ Quelle compétition avez-vous préférée pour son ambiance ? Quand jouez-vous pour la prochaine réunion ?
La compétition que j’ai sans aucun doute la plus aimée, c’est les Championnats de France : je les ai gagnés 17 fois et on a beaucoup souri pendant ces compétitions, j’en garde de très bons souvenirs.
Je jouerai très bientôt puisque je serai en Ardèche à l’International de Pétanque de Ruoms ce week-end, au National triplette féminin. Il me permettra de me placer dans le classement qualificatif pour le PPF TOUR 2017.
Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions Angélique, on vous souhaite bon courage et bonne chance pour ce week-end !!!
Vous êtes joueuses de Pétanque ?
N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience à votre tour en laissant un commentaire ! 🙂
3 Responses to “Pétanque au féminin : Angélique Papon nous parle de son parcours”
Bonjour , je suis un joueur de boules en Martinique, j’ai
Eu la chance de participer plusieurs fois au championnat de France triplettes et doublettes , comme par exemple au zénith de Toulouse en 2004 , à Nevers, au havre en n’entreprisse etc etc . Pour revenir au femme en Martinique comme a dit madame sur le reportage, leurs problèmes
Est la vie de famille, en plus chez nous il y a le regard, bref en tout cas chaque années nous avons une équipe : en double, en tête à tête, et en triplette au championnat de France et si on a de bon résultat avec la même femme depuis plusieurs années, c’est parce qu’elle , a été embauchée par une entreprise qui accepte qu’elle aille à l’entraînement, et qui d’ailleurs le patron c’est un bouliste
Mais dans l’ensemble ça va .
Cordialement et bon courage à elle et je souhaite qu’elle viendra un jour participer à un très beau concours de chez nous , car nous sommes très bien équipé, et on déjà reçu le championnat de France mixte en Martinique
Bon concours a elle .
Merci,
Super article, autant pour le choix des boules que celui de Madame Papon.
Je propage votre blogue à mes connaissances du jeu de Pétanque.
Bonne Continuation
Merci @Jean-Marie, c’est gentil :-).