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L’interview de Diego Rizzi, «La pétanque, c’est un vrai sport, qui fait grandir ! »

Diego Rizzi : interview du jeune prodige de la pétanque

Seize fois Champion d’Italie Junior, deux fois Champion du Monde Junior, sept fois Champion d’Italie de tir de précision Senior, à 27 ans, Diego Rizzi détient encore de nombreux titres qui font de lui un prodige de la pétanque ! Ce tireur hors pair fait partie de cette nouvelle génération de pétanqueurs grâce à qui, c’est sûr, la relève est assurée.

Depuis l’Italie où il vit, Diego Rizzi a accepté de se prêter au jeu de l’interview. Découvrez ce qui fait vibrer ce jeune mais déjà très grand joueur de pétanque !

Bonjour Diego. Repartons de tes débuts. Est-ce que déjà, petit, tu rêvais de devenir champion de pétanque ?

La pétanque, j’y ai toujours et avant tout joué par plaisir, parce que j’en avais envie. Quand j’avais 3 ans, mes grands-parents m’emmenaient marcher sur une promenade près de chez nous. Il y avait deux terrains de pétanque, j’aimais beaucoup regarder les joueurs. Un jour, pour rigoler, mes grands-parents m’ont mis des boules de pétanque dans les mains et m’ont dit « essaie ». Et bien, j’ai tiré les boules exactement comme il fallait.

Pour mes 4 ans, j’ai reçu en cadeau un set de boules légères pour les enfants. Tous les jours, je me suis mis à tirer et je n’ai jamais plus arrêté de jouer. Je ne peux pas dire que je me voyais champion ou bien si, mais encore une fois pour rigoler ! Et puis, j’ai fait des petits concours et vers l’âge de 10/12 ans, je pense que j’ai commencé à y penser plus sérieusement.

Diego Rizzi enfant tire une boule de pétanque

Déjà petit, Diego Rizzi tirait tous les jours !

A quand remonte ta première participation à une compétition de pétanque ?

Ma première vraie compétition de pétanque, j’y ai participé quand j’avais 7 ou 8 ans. C’était l’International de Ventimiglia, à quelques kilomètres de Bordighera où je suis né. J’ai joué en triplette avec mon père et l’un de ses amis. Nous avons perdu en quart de finale mais c’est un souvenir extraordinaire pour moi. Je me souviens qu’il y avait beaucoup de Français, la ville est à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec la France.

Ensuite, ce sont mes participations aux Championnats du Monde Junior qui m’ont marqué. La première fois, j’avais 13 ans et c’était au Japon. Rien que le fait d’arriver jusque là-bas, c’était un exploit ! Et puis, il y a eu le Championnat du Monde Junior en Tunisie en 2009 où j’ai remporté mon premier titre mondial en triplette. J’avais 15 ans. J’étais plus grand, plus mûr et j’ai vécu les choses un peu différemment.

Diego Rizzi au championnat du Monde de pétanque Junior à Monastir

Diego Rizzi au Championnat du Monde de pétanque Junior à Monastir en 2009

Justement, qu’est-ce que tu retiens à travers toutes les étapes de ton parcours en tant que joueur de pétanque ?

Lors de ce championnat, je me suis dit : « Je suis là pour ça. Je suis en train de gagner quelque chose d’important. » Ça m’a donné envie de faire encore mieux. Mais ce qui m’a vraiment beaucoup apporté, ce sont les Masters de pétanque que j’ai gagnés en équipe en 2017. C’était la 3e année que j’y participais. La 1ère fois, j’avais joué avec une équipe italienne. La 2e fois, j’avais intégré une équipe internationale. Pour ma 3e participation, nous étions quatre joueurs de nationalités différentes et chacun d’entre nous avait déjà un titre de Champion du Monde.

Pour moi, c’était un rêve de gagner Les Masters mais avec une équipe internationale, le challenge était encore plus grand. En plus des difficultés de compréhension dues à la langue, il a fallu concilier différentes tactiques. Au final, nous nous sommes retrouvés sur le jeu, sur le mental, sur l’envie de jouer et nous avons gagné. J’en suis sorti grandi !

Participer à des compétitions internationales, cela doit générer de la pression. Comment fais-tu pour la gérer ?

Dans n’importe quel sport, il y a de la pression, toujours. J’aime bien avoir de la pression. Pour moi, cela veut dire que je suis là pour gagner et que j’ai vraiment quelque chose à apporter. Ça me pousse à faire les choses bien. Le tout, c’est de ne pas la laisser nous envahir. Si elle te submerge, tu sors de la partie ! Alors qu’il faut être là, bien présent et concentré.

Attention, on n’est pas des robots et on peut avoir des jours plus difficiles que d’autres. Je me dis toujours que je vais faire de mon mieux, que si je perds, ce n’est pas grave, j’aurais forcément appris quelque chose. J’essaie de rester tranquille, de ne pas me laisser distraire par mes pensées, je pense au jeu et surtout à rester moi-même.

Diego Rizzi lance une boule de pétanque en 2021

Diego Rizzi, juin 2021

Je crois qu’une des clés pour gérer la pression, c’est de s’habituer à l’avoir. C’est justement en participant à de grandes compétitions et en côtoyant des joueurs de pétanque chevronnés qu’on apprend à mieux tenir la pression. Gagner, c’est bien mais jouer dans des conditions stressantes aux côtés de grands champions et/ou en direct à la télévision, c’est un excellent apprentissage !

Parlons tactique maintenant. Tu es tireur : qu’est-ce qui te plaît dans le tir ?

Effectivement, on peut dire que « j’ai grandi en tirant » ! En fait, j’aime bien pointer et je m’y suis même entraîné quand j’ai compris l’importance du point dans le jeu. Mais naturellement, je suis meilleur au tir alors je sais que c’est ce que je dois faire.

Tu joues aussi en équipe. Selon toi, qu’est-ce qui fait ta force dans un groupe ? 

La confiance dans une équipe de pétanque comme dans n’importe quelle équipe, c’est important. J’ai un caractère fort mais j’essaie de le mettre au profit du jeu. Je peux parfois « m’énerver » contre moi-même mais je sais que « ça me réveille pour faire mieux ». Je crois que cet aspect de ma personnalité peut aussi mobiliser les autres pour le jeu. Je pense que j’arrive à créer de bonnes conditions pour motiver les membres de mon équipe et les emmener plus haut. Enfin, j’essaie de faire ma part !

Diego Rizzi au Championnat du Monde de pétanque Junior à Kemer

Diego Rizzi au Championnat du Monde de pétanque Junior à Kemer (Turquie) en 2011

Justement, avec quels partenaires aimes-tu jouer ?

J’aime jouer avec tout le monde du moment qu’il y a du plaisir. Je pense que chaque joueur a quelque chose à apporter. Quand j’étais petit, je regardais les parties avec de grands joueurs de pétanque français : la « Dream Team » évidemment avec  Philippe Quintais, Philippe Suchaud et Henri Lacroix. Jusqu’à maintenant, j’ai plutôt joué contre eux !

Je suivais aussi Dylan Rocher avec qui j’ai la chance de pouvoir jouer aujourd’hui. Avec Dylan, on se connaît depuis plus de 10 ans maintenant. Je suis content de pouvoir partager ma passion avec un joueur de la même génération que moi.

Diego Rizzi aux Masters de Pétanque en 2017

En septembre 2017, Diego Rizzi (Italie) avec Selim Dedemoglu (Turquie), Dylan Rocher (France) et Manuel Romero Martinez (Espagne) aux Masters de Pétanque.

Côté boules de pétanque, Boulenciel, ton sponsor a créé une série à ton nom. Peux-tu nous en parler ? 

En effet, Boulenciel a créé en 2019 la RD Carbone. J’aime les boules très très tendres. Nous avons dessiné un logo qui rappelle le visage d’un extra terrestre. En référence à l’ « Alieno », le surnom que me donnaient mes copains quand j’étais plus petit.

boules de pétanque RD Carbone pour Diego Rizzi

La RD Carbone, la triplette de Diego Rizzo développée par Boulenciel

Mais je joue aussi parfois avec des boules inox depuis que j’ai compris qu’on pouvait en faire quelque chose ;-). Suivant le terrain, elles peuvent se révéler très utiles. Alors je prends souvent les deux. Comme ça, j’ai le choix.

Parlons avenir. Quels sont tes projets niveau pétanque ?

La pétanque, c’est toute ma vie ! Au mois de novembre, je vais participer au Championnat du Monde en Espagne. Je suis dans une bonne équipe, Championne d’Europe en titre. Et en décembre, ce sera la Finale de la Coupe d’Europe des Clubs, en France. Cela fait du bien de reprendre la compétition après presque une année d’arrêt à cause de la crise sanitaire. Lorsque j’ai repris la compétition en janvier 2021, c’était dans le cadre de la finale PPF. Je n’avais pas touché une boule depuis 3 mois, c’était dur !

Diego Rizzi avec Saverio Amormino

Diego Rizzi avec Saverio Amormino, les champions d’Italie 2021 en doublette

Toi qui joues à la pétanque en France et en Italie. As-tu identifié des différences entre les deux pays ?

Ce que je peux vous dire, c’est qu’en France le niveau est vraiment plus élevé. En Italie, depuis j’ai commencé, je trouve qu’il a monté mais ce n’est pas comme en France, où c’est un sport national. La plupart des Italiens considèrent plus la pétanque comme un jeu. Question notoriété, rien à voir non plus ! En Italie, personne ne m’arrête dans la rue pour une dédicace alors qu’en France, souvent, on me reconnaît, surtout quand je vais à Marseille !

Alors la pétanque : un vrai sport ?

Oh que oui et un sport complet ! Déjà physiquement, on sollicite beaucoup de parties du corps : les jambes, les bras, le dos, la tête. Quand on enchaîne les parties, il faut tenir dans la durée. En pétanque, l’endurance est une qualité indispensable pour faire de la compétition. Il faut aussi penser tactique et sentir ce qui se passe. Chaque compétition, chaque partie, chaque joueur, chaque terrain, chaque boule lancée est différente et peut changer la donne. On a soi-même un impact sur le jeu en fonction de l’attitude que l’on adopte. C’est pour cela que c’est beau ! Alors même quand on se trompe, on peut apprendre quelque chose.

Je dis souvent que pour gagner une partie de pétanque 40% vient de la partie, 45% du jeu, 10% du mental et de la forme physique et 5% de la chance (il suffit d’un petit caillou, du bouchon qui bouge…) C’est un sport beaucoup plus difficile qu’on ne le pense ! J’ai vraiment envie d’encourager les jeunes à jouer : essayez-le avant de dire que c’est un sport de vieux !

Pour finir, tu es membre du « Club Maboule » qui donne notamment l’opportunité à des amateurs de pétanque de jouer avec des champions comme toi. Qu’as-tu envie de transmettre à travers cette participation ?

Je trouve que c’est une excellente opportunité pour un joueur d’apprendre avec des champions. Encore une fois, ça permet de grandir. Les participants vont forcément repartir avec quelque chose. Alors certes, on joue pour gagner mais c’est aussi et surtout l’occasion de passer un bon moment et de prendre du plaisir ! L’amitié et la convivialité sont des valeurs chères à la pétanque.

Merci Diego de nous avoir partagé ton parcours, ta vision et ta passion de la pétanque.

Merci également au Club Maboule qui a permis cette connexion.

Alors, que vous inspire le parcours de Diego Rizzi ? Avez-vous déjà eu l’occasion de le voir jouer ?

One Response to “L’interview de Diego Rizzi, «La pétanque, c’est un vrai sport, qui fait grandir ! »”

  1. POMPIERE

    Diego pour moi et Quinté sont les plus sûr aux bons moments dans la difficulté, il y a aussi La Croix très très bon également.
    D’ailleurs pour mon magasin en martinique j’ai choisit la marque Boulenciel, le seul magasin dans les Antilles et dans la Caraibes. J’ai commencé à travailler avec eux au mois de Mars 2021 ou j’ai décidé de faire une boutique pour des produits de sport pétanque et en même temps une école, bref , je regarde tous les partis de Diego même quand, la partie est terminée je la revois sur YouTube. J’ai sa photo dans toute la boutique.

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